Irlande : Élisabeth II entame une visite d'État placée sous haute sécurité

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Élisabeth II est la première reine à fouler le sol irlandais depuis près d'un siècle.

Publié le 18 mai 2011
Élisabeth II a initié la première visite d’État d'un monarque britannique en Irlande depuis l'indépendance du pays. Elle a déposé une gerbe au Garden of Remembrance hier à Dublin, qui commémore ceux qui ont perdu la vie pour l'indépendance de l'Irlande. La visite a été suivie par des manifestants républicains ainsi que par un important dispositif de sécurité : hier matin, l'armée irlandaise a détruit une bombe tuyau dans un bus à destination de la capitale présenté comme « armée ».

La présidente irlandaise Mary McAleese a accueilli la reine Élizabeth et son mari, le Duc d'Édimbourg dès leur arrivée à Áras an Uachtaráin après avoir atterri sur la base militaire de Baldonnel. Le drapeau tricolore irlandais et l'Union Jack flottaient sur la résidence du président.

Après le déjeuner, le Livre de Kells, un ancien manuscrit latin contenant les évangiles du Nouveau Testament, lui a été présenté au Trinity College. Arrivée au Jardin du Souvenir de peu de temps après, elle baissa la tête pour observer une minute de silence. Un peu avant, elle y déposa une couronne à la mémoire des républicains irlandais ayant combattu pour l'indépendance face la domination britannique. La pose de la couronne est considérée comme un geste hautement symbolique dans cette première visite du pays par un monarque britannique depuis 1911. À cette époque, George V s'y était rendu alors qu'elle était encore rattachée au du Royaume-Uni.

Alors que la plupart des Irlandais semble approuver la visite de la reine britannique, l'armée et la Garda ont mis en place la plus vaste opération de sécurité de l'histoire du pays pour contrer d'éventuelles attaques de dissidents républicains. Pas moins de 6 000 policiers et soldats ont été déployés à Dublin, et la majorité de la ville a été bouclée. Lundi soir, une bombe présentée comme armée a été trouvé dans le coffre d'un bus dans le comté de Kildare. Tout les passagers ont été évacués et l'armée irlandaise a pu procéder à une explosion contrôlée afin de la neutraliser. La police de Londres avait annoncée lundi qu'elle avait reçu une alerte à la bombe qui, selon les sources, viendrait des dissidents républicains.

Hier, Une centaine de manifestants républicains opposés au processus de paix en Irlande du Nord ont affronté la Garda dans les rues de Dublin en jetant des cannettes, des bouteilles et des explosifs sur les policiers. La brigade anti-émeutes a repoussé les manifestants qui laissaient des briques. vingt-et-une personnes ont été interpelées. « Quel que soit le taux de participation, le problème en Irlande n'a pas disparu, à savoir la présence britannique dans le nord de notre pays » a déclaré Ruarai O'Bradaigh, un important dissident républicains et ancien chef de l'IRA[1]. « La résistance à cette présence, tout comme la présence de la reine d'Angleterre, continuera ».

La visite doit durer quatre jours, durant lesquelles Élizabeth II visitera Croke Park, un stade de football où les forces britanniques ont tiré sur des supporters en 1920 au cours de la Guerre d'indépendance irlandaise. Quatorze personnes parmi les joueurs et les spectateurs y avaient trouvé la mort. Elle se rendra également au comté de Tipperary pour voir le Rock of Cashel ainsi que dans le comté de Kildare pour visiter the Irish National Stud. Bien qu'il n'y eût que de petites manifestations, les journalistes rapportent que l'opinion est majoritairement favorable à cette visite. « C'est un petit pas pour la reine, un grand moment pour l'histoire anglo-irlandaise. Cela fait 100 ans qu'un monarque britannique n'est pas venu en Irlande. Beaucoup pensent que le roi ou la reine ne seraient plus jamais les bienvenus » raconte Mark Simpson, un journaliste de la BBC. « Quel que soit les problèmes de sécurité, ce qui s'est passé à Dublin à été un moment marquant. En vérité, c'est ce que la plupart des habitants vivant en Irlande pensait qu'il ne le verrait jamais ».

Notes


Sources