Interview de Chris Debien, auteur français de fantasy

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Cet article est une interview accordée par Chris Debien
à Harmonia Amanda et Tsaag Valren, pour Wikinews, le 24 avril 2011.


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Les questions et les réponses n'engagent que les protagonistes.
Chris Debien au moment de l'interview

Le festival Trolls et Légendes s'est tenu à Mons les 22, 23 et 24 avril 2011. Ce festival sur toute la fantasy s'intéresse aussi bien à la musique qu'à la littérature ou au cinéma. Chris Debien était présent.

L'interview

Wikimedia : Bonjour M. Debien, j’ai une question concernant votre méthode d'écriture. Faites-vous des plans avant, ou vous laissez-vous aller au fil de la plume, en découvrant votre histoire en même temps que vous l’écrivez ?
Chris Debien : Et bien c’est très simple, parce que je découvre mon histoire en même temps que tous les autres. Je connais le point A, je connais le point Z, je connais le point P, mais entre… j’écris au fil de la plume, ce qui est un grand problème pour les éditeurs, parce qu’ils demandent des dossiers, des synopsis ; donc je leur rends toujours un synopsis, et après je change tout. Alors c’est assez simple. Non, en fait, si je connais tout à l’avance, je m’ennuie, et si je m’ennuie, je me dis que ça va se ressentir et que ce n’est pas la peine. Donc j’ai besoin d’être surpris, j’ai besoin d’avoir des personnages qui meurent sans que je le sache à l’avance, et donc ça me fait réécrire toute l’histoire, ça c’est assez rigolo.
Wikimedia : Je connais un autre auteur qui écrit comme ça, c’est Pierre Bordage, et je croyais qu’il était le seul jusqu’alors.
Chris Debien : Et bien non, voilà. Je veux bien avoir la carrière de Pierre Bordage, ce serait bien.
Wikimedia : C’est tout le bien que l’on peut vous souhaiter. Que lisez-vous en temps normal ? De la fantasy, des littératures de l’imaginaire, ou totalement autre chose ?
Chris Debien : Alors je lis de tout, je lis de tout, j’aime bien la littérature blanche, j’aime bien — enfin, ce qu’on appelle la littérature blanche — la fantasy… J’aime beaucoup le cyberpunk, le steampunk… Qu’est-ce que je ne lis pas ? je ne lis pas de poésie, je suis resté bloqué à Baudelaire et je trouve que depuis il n’y a plus rien de bien, donc je suis un peu retardataire là-dessus ; je ne lis pas de théâtre non plus, je vais plutôt le voir plutôt que le lire, j’ai du mal à m’immerger dedans, mais après au niveau littérature, c’est tout ce qui m’attire soit sur le titre, ou sur la quatrième de couverture, le pitch derrière, je me plonge dedans, parfois je suis déçu, mais globalement l’idée c’est de passer un bon moment.
Wikimedia : J’ai peut-être une question qui est un peu trop personnelle, mais vous n’avez pas du mal à trouver le temps d’écrire avec tout le travail que vous avez à côté ?
Chris Debien : Alors du coup, moi qui suis un grand bordélique en principe, j’ai dû organiser ma vie, c’est-à-dire que : j’ai le boulot, donc c’est 9 heures – 19 heures, après on rentre à la maison, on s’occupe des enfants, de ma femme, à 21 heures 30 tous les enfants sont couchés, donc enfin on est ensemble et tranquille. Et là deux choses : soit ma femme a du travail — parce qu’elle est prof de français — et dans ces cas là j’écris et on se rejoint vers minuit et on se regarde une série en général ; soit elle n’a pas de travail, on passe la soirée ensemble, je la couche à minuit, et je me mets à travailler de minuit à 2 heures du matin. Et après, c’est reparti pour un tour.
Wikimedia : J’ai l’impression que par rapport à votre travail, vous avez appris énormément de choses que vous remettez dans vos romans ?
Chris Debien : Ah oui, c’est sûr, parce que mon travail c’est quand même l’être humain, et j’essaye de faire passer toutes les valeurs que j’aime beaucoup dans l’être humain dans mes romans, d’ailleurs… Il y a une critique sur la trilogie de fantasy qui disait que « le monde n’est pas assez original », etc., mais en fait c’était volontaire, je ne voulais pas faire un monde très original, parce que si on met un monde très original on a du mal à faire vivre des personnages très complexes, et moi je voulais plutôt qu’on s’attache aux pas de six personnages en particulier, et qu’on ressente un peu ce qui vit dans leurs entrailles. C'est sûr que je me nourris de mon métier pour faire mes personnages.
Wikimedia : Du coup, quand vous créez un personnage, vous ne vous basez pas sur des lectures que vous auriez pu avoir antérieurement ? Au hasard, le grand fondateur de la psychanalyse par exemple ?
Chris Debien : Ben en fait je me nourris de toutes les expériences qui m’ont marqué. Ce qui m’intéresse ce sont les sentiments, ou les pépites que je glane dans les salons, les rencontres, au cinéma aussi — je suis très influencé par le cinéma —. La littérature moins, parce que en fait quand je suis en période d’écriture je ne peux pas lire, sinon j’écris exactement ce que je viens de lire en plus mal, donc ce n’est pas la peine, mais vraiment ce sont les rencontres qui me nourrissent, beaucoup.
Wikimedia : Quand vous dites que vous ne lisez pas en période d’écriture, et que vous nous avez dit tout à l’heure que vous lisiez beaucoup… Combien de temps durent vos périodes d’écriture ?
Chris Debien : Moi j’écris de façon très intense, des périodes de trois mois. Pendant trois mois je ne lis pas j’écris, puis après je feignante un petit peu pendant trois ou quatre mois, et puis je repars. Donc voilà, ce sont des périodes de trois mois comme ça — l’été par exemple je n’écris jamais —, donc là j’en profite pour rattraper, je viens faire mes courses ici, puis après je rattrape mon retard sur la plage.

Notes et Sources


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