France : l'agression d'un représentant CGT à La Poste suscite des interrogations

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Publié le 29 octobre 2010
Le secrétaire de la section CGT du centre de tri postal de Dijon-Longvic a été victime de coups et blessures, mercredi, en début de soirée. Les faits se sont produits ce jour là, vers les 18 heures, alors qu'il se promenait comme à son habitude. Trois hommes cagoulés et armés de matraques ont surgi pour le rouer de coups. Par la suite, l'intéressé a été hospitalisé et s'en sort avec un œil tuméfié et un bras dans le plâtre. Cet incident serait, de source syndicale, en lien direct avec son activité de militant CGT. Ces faits interviennent au lendemain du rassemblement de plus de 80 postiers devant le centre venus protester contre les nouveaux horaires élaborés par la direction.

Une série d'agressions

Rassemblement du personnel la veille de l'agression.

Ce n'est pas la première fois que l'intéressé subit ce genre d'attaques. La première affaire remonte en février 2007 où, dans l'enceinte du centre, il avait été aspergé de gaz lacrymogène alors qu'il se rendait à son local syndical. Puis s'enchaînent les coups de téléphone anonymes, lettres de menaces par rapport à son activité syndicale, serrure de son vestiaire à son travail forcée.

Fin 2009, il subit alors une deuxième agression par trois individus. Il s'en est ensuivi trois jours d'arrêt de travail. Des plaintes ont alors été déposées au commissariat de police. Toutes seront, sans exception, classées sans suite par le Procureur de la République. Aucune enquête n'a été ordonnée par les magistrats successifs du Parquet ce qui a suscité l'indignation du personnel de nuit de La Poste. Cela a eu pour effet de laisser planer des soupçons quant aux auteurs et aux motifs de ces actes.

Après une accalmie, de près d'un an, les lettres anonymes reparaissent mais passent au niveau supérieur. Ce sont alors des menaces de mort qu'il reçoit. Elles interviennent au moment où les premières négociations entre syndicats et direction ont déjà commencées. Celles-ci portent sur la transformation du centre du tri en PIC[1]. Elles entraînent actuellement un bras de fer entre la CGT, ultra-majoritaire dans l'établissement, et la direction. La principale pierre d'achoppement porte sur les nouveaux horaires, beaucoup plus contraignants et de surcroît beaucoup plus pénibles selon les personnels concernés. Ils touchent de plein fouet les personnels de nuit. Ceux-ci travaillent actuellement selon le système dit des « deux nuits sur quatre » de 20 h/6 h.

L'affaire s'envenime

Le même rassemblement du 26 octobre 2010.

Aussi, 80 postiers, principalement des brigades de soirée et de nuit, se sont rassemblés mardi après-midi pour manifester leur désapprobation face aux propositions de La Poste dont la plupart sont non négociables. Et c'est justement au lendemain de ce rassemblement que le secrétaire de section subit cette agression. La nouvelle a suscité une vive émotion parmi ses collègues, notamment ceux des brigades de nuit. Après avoir autorisé un premier colloque annonçant l'agression, la Poste a interdit, par la suite, toute nouvelle prise de parole de la part des représentants syndicaux.

Le lendemain, le syndicat départemental de la CGT PTT de Côte d'Or a alors demandé, à la direction du centre, de rendre compte de l'affaire lors de la prise de service du personnel de nuit où travaille la victime. Il a sollicité, à l'occasion, la présence de son directeur lors de ce compte-rendu. Ce dernier leur a opposé une fin de non-recevoir. Selon les syndicalistes, l'intéressé aurait déclaré que les faits se sont déroulés en dehors de son centre et de la Poste. Il a dépêché sur place son responsable de production lequel leur a signifié l'interdiction toute prise de parole. Par la suite, il a enjoint le personnel présent lors de ce rassemblement de reprendre son service sous peine d'être porté d'office gréviste et de quitter les lieux. Cette intransigeance a indigné les agents de nuit puis a provoqué des échanges verbaux particulièrement vifs avec leur responsable. Une quarantaine – soit la quasi-totalité des agents de nuit – ont choisi d'ignorer l'injonction. Ils ont alors écouté le secrétaire départemental leur exposer la situation. L'encadrant chargé de la production a alors mis sa menace à exécution.

Par la suite, la CGT a donc annoncé la rupture de toutes négociations avec la direction concernant le projet de mise en place de la future PIC de Dijon. Les agents présents lors de ce colloque, couverts par un préavis de grève, ont quitté le centre en signe de protestation. De source syndicale, c'est la première fois, au centre qu'un directeur refuse de se rendre sur place à la suite de tels événements. C'est, de plus, l'incompréhension face à l'attitude de la direction, jugée « hostile » par la CGT et le personnel, qui s'ajoute au climat délétère qui y règne.

Notes

Sources


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