Dossier:Affaire de la petite Maria, dite « l'Ange blond »

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L'affaire de la petite Maria, ou de « l'Ange blond », a pour axe la recherche des parents biologiques d'une fillette blonde repérée par la police grecque dans un camp de Roms, le 16 octobre 2013 ; recherche qui débouche huit jours plus tard sur l'identification des parents, un couple de Roms résidant en Bulgarie. Entraînant des mesures de contrôle dans l'administration grecque, l'affaire fait l'objet d'une forte médiatisation internationale, accompagnée de l'apparition en Europe de plusieurs cas similaires et suscitant des réactions qui y dénoncent des risques de stigmatisation. Les premières analyses s'attachent à éclairer les raisons de cette médiatisation et ce que révèle l'affaire de la perception et de la situation des Roms en Grèce et en Europe.

Localités impliquées en Europe.


Déroulement[modifier le wikicode]

En Grèce[modifier le wikicode]

Le 16 octobre 2013, dans un camp rom de Pharsale, au centre de la Grèce, pendant l'une de leurs perquisitions habituelles, des policiers sont frappés par l'apparence d'une fillette de quatre à six ans : ses cheveux blonds, sa peau très pâle et ses yeux verts la distinguent des quatre enfants au teint mat avec lesquels elle joue, près du logement du couple qui se présente comme ses parents adoptifs. Une enquête pour enlèvement est ouverte contre les deux Roms, dont des tests ADN confirment qu'ils ne sont pas les parents biologiques de la petite Maria. Interrogés, ils fournissent successivement plusieurs explications : selon l'une, l'enfant leur aurait été confiée en Crète par son père, ressortissant canadien ; selon une autre, ils l'auraient trouvée à l'entrée d'un supermarché ; ils déclarent ensuite en avoir reçu la garde de sa mère, qui résiderait en Bulgarie[1].

Internationalisation[modifier le wikicode]

L'affaire s'internationalise sous l'action des autorités grecques qui saisissent Interpol[1]. Pour déterminer si la fillette a été victime d'enlèvement ou de trafic d'enfant, l'organisation demande des vérifications ADN à 190 pays[2]. Maria n'est pas retrouvée dans les listes d'enfants recherchés[3]. L'association « Le sourire de l'enfant » lance un appel à témoin qui reçoit quelque 8000[1] à 9 000 réponses[3]. 8 cas de disparition sont approfondis[3]. Parmi eux figurent celui d'une petite Lisa, portée disparue en 2011 à l'âge de 11 mois[1] par un couple du Kansas, qui témoigne de ses souffrances à la télévision américaine[3] ; ainsi que celui de parents grecs, dont l'un d'origine scandinave, ayant perdu à la naissance, en 2009, une fille dont le corps ne leur a jamais été remis, et qui ont trouvé son cercueil vide après exhumation[3].

En Bulgarie[modifier le wikicode]

La dernière version donnée par les parents adoptifs permet aux enquêteurs de remonter jusqu'à un camp rom de Bulgarie, à Nikolaevo. De nombreux habitants du camp présentent les mêmes caractéristiques physiques que la fillette. D'après le rapport d'un voisin, une certaine Sacha Roussev s'est montrée émue en voyant l'enfant trouvée à la télévision. Interrogée le 24 octobre 2013, elle reconnaît sur photo le couple auquel elle a confié sa fille en 2009. Des tests ADN confirment que son mari Atanas Roussev et elle sont bien les parents biologiques de Maria. La justice bulgare lance une enquête pour abandon d'enfant. Un témoignage familial éclaire le comportement des Roussev au moment de la naissance de leur fille : ils étaient alors en Grèce pour la cueillette des poivrons, en situation illégale et sans les moyens nécessaires pour l'obtention des papiers permettant de la ramener en Bulgarie. Subsiste la question de l'éventuelle contrepartie financière qu'ils auraient perçue : les parents le nient, invoquant à l'appui la précarité de leurs conditions de vie depuis lors ; selon un proche, ils auraient toutefois touché les 300 euros nécessaires à leur propre retour en Grèce[1].

En parallèle, la fillette, prise en charge par l'association « Le sourire de l'enfant », passe plusieurs jours à l'hôpital où elle subit une série de tests médicaux. Il est alors question qu'elle retourne en Bulgarie où elle serait accueillie dans un centre d'assistance sociale, pour quelques semaines ou quelques mois, avant d'être placée dans une famille d'accueil bulgare[1].

Répercussions[modifier le wikicode]

Dans l'administration grecque[modifier le wikicode]

Le maire d'Athènes, Georges Kaminis (ici en février 2013), lance un audit du registre local d'état-civil.

L'arrestation du couple de parents adoptifs révèle les failles du système d'enregistrement des naissances[4], failles qui sont l'une des causes de l'affaire[2]. Au moment des faits, le registre centralisé n'existe que depuis cinq mois[3]. La mère adoptive a enregistré six enfants à l'état civil de Larissa depuis 1993 et quatre autres, sous une autre identité, à Trikala, également en Thessalie. Le père adoptif, de son côté, a fait inscrire quatre enfants à Pharsale. Sur les quatorze enfants déclarés par le couple (dont dix s'avèrent par ailleurs introuvables[3]), six sont prétendument nés en moins de dix mois. Alors que la législation prévoit une déclaration à l'état civil dans les cent jours qui suivent la naissance, Maria a quatre ans lorsqu'elle est enregistrée par sa mère adoptive, qui utilise une fausse identité pour l'un des deux témoignages nécessaires. Au total, le couple perçoit ainsi 2790 euros d'allocations familiales par mois[4].

Le procureur chargé du dossier souligne que le cas n'est pas nécessairement unique, qu'une affaire semblable aurait pu arriver ailleurs dans le pays[2]. Le maire d'Athènes lance un audit du registre local d'état-civil et plusieurs employés chargés des naissances sont suspendus[4]. Au niveau national, la Cour suprême ordonne une enquête sur tous les certificats de naissance établis depuis 2008[2], hormis pour celles déclarées par les hôpitaux[4]. À la suite de cette mesure, plusieurs cas de déclarations de naissance considérées comme suspectes par les autorités sont examinés par la justice[5].

Dans les médias[modifier le wikicode]

L'affaire connaît sur le moment une médiatisation d'une ampleur inhabituelle. Les médias grecs diffusent largement des photos de la fillette qu'ils baptisent « l'Ange blond ». Le surnom est repris par la presse mondiale[1] quand elle s'empare du sujet, trois jours plus tard[3]. À côté des réponses à son appel à témoins, l'association « Le sourire de l'enfant » enregistre 200 000 visites sur son site web et un demi-million sur sa page Facebook[1].

Le portrait de Maria connaît des variations. Alors qu'initialement elle est le plus souvent décrite comme une blonde aux yeux verts, parfois gris-vert, des médias comme, en France, Le Figaro ou Atlantico, lui attribuent bientôt des yeux bleus. D'autres complètent son histoire : la fillette a été élevée « pour être donnée en mariage à ses 12 ans », ou enlevée « pour être vendue » ; elle a été forcée de mendier dans les rues ou de danser devant les familles du camp ; une vidéo de mauvaise qualité, où une enfant blonde fait quelques pas de danse avec un couple d'adultes, est censée montrer « Maria, en train de se trémousser le teint pâle, les yeux hagards »[3].

Réactions[modifier le wikicode]

Nils Muižnieks, commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l’Europe, critique le traitement de l'affaire par la plupart des médias (photographie de 2012).

En Italie, la Ligue du Nord réagit aux soupçons d'enlèvement portés sur les parents adoptifs de Maria en réclamant l'inspection de toutes les communautés roms du pays, pour y vérifier la présence d'enfants perdus. [6]

Craignant que les affaires d'« anges blonds » réveillent les vieilles haines à l'égard des Roms voleurs d'enfants, Dezideriu Gergely, responsable du [7] ; il déplore dans les cas irlandais l'effet de la propagation de préjugés hostiles. Le Centre dénonce les généralisations qui alimentent la stigmatisation dont la communauté est victime dans beaucoup de pays d'Europe[1]. Dans le Guardian du 22 octobre, Thomas Acton, spécialiste des Roms, affirme qu'il n'existe aucun cas avéré d'enfant enlevé par des gens du voyage[3].

Kondylia Gogou, chargée de la Grèce et de Chypre à Amnesty International, accuse les médias grecs de favoriser la désinformation et les discriminations en affirmant que les Roms ne peuvent pas s'intégrer. Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l’Europe, Nils Muižnieks déclare : « Dans le cas des enfants trouvés dans des familles roms en Grèce et en Irlande, la plupart des médias, et pas seulement en Europe, ont insisté sur l’appartenance ethnique des personnes incriminées, diffusant le vieux mythe qui fait passer les Roms pour des ravisseurs d’enfants »[8].

Analyses[modifier le wikicode]

Raisons de l'emballement médiatique[modifier le wikicode]

Revenant sur les raisons de l'emballement médiatique que l'affaire a suscité, Le Huffington Post note d'abord le mystère dans lequel elle commence. Le 19 octobre, devant la presse, le porte-parole de la police régionale évoque plusieurs possibilités : enlèvement dans un hôpital, par suite d'un acte isolé ou dans le cadre d'un trafic, abandon par une mère célibataire. À la multiplicité des hypothèses des enquêteurs s'ajoutent la multiplicité et l'obscurité des versions successivement fournies par les parents adoptifs. L'une d'entre elles, en attribuant à l'enfant une origine canadienne, a en outre pour conséquence l'implication des médias nord-américains[1].

Pour Jean-Laurent Van Lint, de l'hebdomadaire Moustique, la fascination éprouvée pour l'affaire se nourrit aussi de l'image de « pureté menacée » portée par la figure de « l'ange blond », image derrière laquelle se développe « en filigrane l'histoire d'une petite Aryenne dans les griffes d'une race barbare ». Selon le journaliste, cette dérive, consciente ou non, se combine parfois, pour instruire le procès fait aux Roms, avec un misérabilisme qui donne à l'affaire des allures de « roman dickensien »[3].

Les analyses se rejoignent pour souligner l'efficacité émotionnelle du thème de l'enfant perdu. Pour tout parent, perdre son enfant est la pire des craintes[3]. Parmi les appels à l'association « Le sourire de l'enfant », il y a ceux de parents qui ont perdu le leur et pour qui c'est un moment d'espoir[1]. Chaque enfant retrouvé ravive aussi l'espoir de progresser dans les autres affaires de disparus[3]. L'intérêt pour Maria se nourrit en particulier de la disparition fortement médiatisée de deux enfants britanniques blonds : Madeleine McCann au Portugal, en 2007, et Ben Needham (en)Modèle:Lien/catégorisation sur l'île grecque de Kos, en 1991[2]. Pour « Maddie » McCann, la justice portugaise est au même moment sur le point de rouvrir le dossier classé cinq ans auparavant[3].

La baisse de l'intérêt du public, une fois identifiés les parents roms de la fillette[9], est aussi constatée de plusieurs parts. L'article de Moustique remarque ainsi en conclusion : « Depuis qu'on sait qu'il s'agit d'une enfant très pauvre confiée à des gens qui l'étaient un peu moins, Maria s'est fait oublier des gros titres[3]. »

Réveil du préjugé du Rom voleur d'enfants[modifier le wikicode]

Gitane, affiche de théâtre américaine de 1892 (Bibliothèque du Congrès).

S'exprimant dans le Guardian, Zeljko Jovanovic, directeur du programme Roma Initiative, estime que les incidents en Grèce et en Irlande illustrent « à quelle vitesse l'Europe peut basculer dans l'hystérie raciste »[9]. Pour Silvana Condemi, paléo-anthropologue, laisser entendre, sur sa simple apparence physique, qu'une petite fille ne peut pas appartenir à sa population, ou qualifier ensuite sa blondeur de « défaut des gènes provenant des parents », c'est encore entretenir l'idée de populations homogènes, « pures », non métissées, installées sur leur sol depuis la nuit des temps. Conception qu'elle rapproche de celle que mettaient en oeuvre les nazis lorsque, systématisant les recensements antérieurs, et soutenus par les travaux à prétention scientifique de Robert Ritter et Eva Justin, ils utilisaient des mesures anthropométriques du crâne et de la face pour distinguer « purs tsiganes » et « métis tsiganes ». Paradoxalement, leurs résultats, qui allaient justifier les pires persécutions, mirent en évidence un très fort « métissage » de la population tsigane allemande. C'est qu'aucune population n'est exempte d'une variabilité biologique qui est le produit de son histoire, de ses déplacements, de ses relations avec d'autres et avec son environnement. Ce qui fait, entre autres, qu'on peut parfaitement être rom et blonde[10].

Enfant enlevée par des nomades, affiche française (musée du Luxembourg).

Sur le site Atlantico, Emanuela Ignatoiu-Sora, qui travaille à l'université de Florence sur la protection juridique des Roms, rappelle que le préjugé qui voit en eux des voleurs d'enfants fait depuis longtemps partie des fantasmes européens. Elle le rapproche de celui qui accusait les juifs de tuer des enfants chrétiens pour disposer de sang humain à Pâques. Elle regrette que de nos jours, alors qu'on assiste à une criminalisation croissante de tous les Roms, les médias alimentent ce processus en nourrissant les stéréotypes[11].

Pourtant, souligne-t-elle, selon les anthropologues qui se sont intéressés à eux, la famille représente l'une des valeurs cardinales des Roms, et l'enfant un élément vital ; classiquement, les parents roms s'attachent à transmettre leur métier aux garçons et à marier les filles un peu plus tôt que dans la moyenne européenne, bien que ceci ne soit pas vérifié dans toutes les communautés[11]. Elle conclut en ces termes : « Toutes ces questions de la criminalisation, des stéréotypes alimentés par les médias, renvoient finalement aux problèmes économiques et aux solutions auxquelles quelques-uns des Roms recourent afin de gagner leur vie[11]. »

Les anthropologues Marc Bordigoni et Leonardo Piasere relèvent que, dans cette affaire, la pratique de l'enlèvement d'enfant par les Roms, introduite en littérature par Cervantès avec le personnage de La Petite Gitane, s'avère une fois de plus une légende, comme, depuis un siècle, dans tous les cas pour lesquels il existe des archives. Pour eux, confier son enfant à d'autres, parents, alliés ou étrangers, comme l'ont fait les parents biologiques de Maria, est une constante dans l'histoire de toutes les populations connues des ethnologues, en Europe ou ailleurs[12]. L'ERRC (en)Modèle:Lien/catégorisation insiste pour sa part sur le caractère exceptionnel du cas de Maria : s'il peut arriver que les enfants soient élevés dans la famille étendue, par exemple par les grands-parents, il est rare qu'ils le soient en-dehors de leur famille biologique[2].

Aux yeux des deux anthropologues, le sort de la petite fille, placée en institution, comme celui de ses frères et sœurs adoptifs, également placés, ou encore celui, semblable, qui paraît alors promis à ses frères et sœurs biologiques, illustrent tous une même réalité : dans les faits, c'est le contrôle institutionnel renforcé de la vie des familles, instauré en Europe à partir du Modèle:S-, qui se traduit par l'enlèvement d'enfants à leur milieu familial, « pour leur bien ». Les cas des Réunionnais de la Creuse, de 1963 à 1982 en France, ou des « enfants de la grand-route », de 1926 à 1973 en Suisse, en fournissent deux exemples[12]. Dans le New York Times, [13].

Situation des communautés roms[modifier le wikicode]

Par rapport au trafic d'enfants[modifier le wikicode]

Sur le site de BBC News, Paul Kirby reprend les éléments d'information concernant les activités de trafic d'enfants autour des communautés roms. L'Unicef évalue au moins à 3 000 le nombre d'enfants qui, en Grèce, sont dans les mains de réseaux originaires de Bulgarie, de Roumanie et des autres pays balkaniques. La plupart des cas ne sont probablement pas le résultat d'enlèvements, mais plutôt d'achats et de ventes conclus pour quelques milliers d'euros. L'ERRC reconnaît que les Roms constituent un groupe vulnérable, en raison de leur extrême pauvreté et de la faiblesse de leur revenu et de leur éducation, sans que ce soit lié à des facteurs culturels ou communautaires. Pour l'Unicef, les communautés roms sont souvent utilisées par les trafiquants parce qu'elles restent « en-dessous des radars de la société »[2].

Dans la société grecque[modifier le wikicode]

Ermal Bubullima, du Courrier des Balkans, relève que l'affaire a conduit les médias grecs à poser la question, habituellement passée sous silence, de la situation économique et sociale des Roms dans le pays. Apparus au Modèle:XIe siècle dans l'histoire de la Grèce, les Roms, aujourd'hui 300 000, y vivent dans des conditions souvent déplorables et subissent des discriminations multiples. L'ONG grecque Réseau Rom estime ainsi à 83 % les camps de Roms dénués d'accès à l'électricité ; l'eau courante et l'assainissement y sont également rares et l'implantation fréquemment située sur des emplacements nocifs, près d'abattoirs ou de décharges. En mai 2013, la Grèce a été condamnée par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) pour avoir laissé exclure des enfants roms de certaines écoles primaires et avoir mis en place des écoles spéciales pour les Roms (la République tchèque, la Hongrie, la Slovaquie ont aussi été condamnées). Le pays avait déjà été condamné pour ségrégation scolaire en 2008[8].

« Invisibilité officielle » des Roms en Europe[modifier le wikicode]

Zeljko Jovanovic souligne que, du fait de la malnutrition, des conditions de logement et d'hygiène, les quelque 12 millions de Roms qui vivent en Europe bénéficient d'une espérance de vie de 10 ans inférieure en moyenne à celle du reste de la population. Pour le directeur du programme Roma Initiative, l'absence de certificat de naissance et de papiers pour Maria illustre une cause majeure de la situation d'exclusion de sa communauté : le défaut de documents officiels. « L'invisibilité officielle » les exclut de la protection de la loi, mais aussi des soins médicaux, de l'école, de la recherche d'emploi ou de la participation aux élections[9].

Comme le rappelle Paul Kirby, depuis le milieu des années 1990, l'Union européenne cherche à obtenir l'enregistrement complet de tous les Roms à travers l'Europe. 95 % d'entre eux étant sédentarisés, l'opération ne soulève en principe pas de problème administratif particulier. Cependant, malgré tous les efforts déployés pour les enregistrer dans les bases nationales, de nombreuses familles roms restent en dehors du système[2].

Pour Zeljko Jovanovic, le fait est qu'aucun pays d'Europe ne dispose de données officielles précises sur la population rom dans ses statistiques ; de nombreux Roms n'ont pas de certificat de naissance, par défaut de déclaration, le coût du document étant parfois prohibitif ; certains évitent de signaler leur identité par crainte des discriminations : le million de victimes du nazisme reste un souvenir vivant dans la communauté et la crainte n'est pas toujours imaginaire (on a par exemple appris que la police suédoise entretenait une liste illégale de 4 000 Roms). À cela s'ajoute, pour ce spécialiste de la question rom, les difficultés juridiques et procédurales qui empêchent souvent et délibérément l'obtention des documents d'identité : l'invisibilité des Roms est politiquement et économiquement pratique pour les gouvernements qui devraient, sinon, garantir leur accès à l'éducation, la santé, la justice, leur représentation dans la fonction publique, leur participation aux élections, etc. Le défaut d'identité officielle en fait des victimes plus faciles du trafic d'êtres humains ou des dysfonctionnements judiciaires et leur fait souvent courir le risque d'être considérés comme apatrides[9].

Notes et références[modifier le wikicode]

  1. 1,00 1,01 1,02 1,03 1,04 1,05 1,06 1,07 1,08 1,09 et 1,10 Le HuffPost, « « Ange blond » : pourquoi cette affaire a-t-elle autant fait parler ? » sur Le Huffington Post, 25 octobre 2013
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 2,6 et 2,7 Paul Kirby, « Roma case in Greece raises child concerns » sur BBC News, 23 octobre 2013
  3. 3,00 3,01 3,02 3,03 3,04 3,05 3,06 3,07 3,08 3,09 3,10 3,11 3,12 3,13 et 3,14 Erreur Lua dans package.lua à la ligne 80 : module 'Module:Biblio/Article' not found.
  4. 4,0 4,1 4,2 et 4,3 Gilles Trequesser, Renée Maltezou et Clémence Apetogbor (source Reuters), « L'affaire de « l'ange blond » révèle les failles de l'État grec » sur Capital.fr, 23 octobre 2013
  5. Le Figaro.fr (avec AFP), « Grèce : une enfant retirée à des Roms » sur Le Figaro.fr, 12 novembre 2013
  6. Gianluca Buonanno (it)Modèle:Lien/catégorisation, député de la Ligue, annonce l'envoi au ministère de l'Intérieur d'une pétition exigeant un contrôle d'identité des habitants des camps.
  7. Centre européen des droits des Roms (en)Modèle:Lien/catégorisation (ERRC), basé à Budapest, souligne que tous les Roms n'ont pas la peau sombre, que certains ont la peau claire et les yeux verts
  8. 8,0 et 8,1 Ermal Bubullima, « Grèce : Les Roms, les « anges blonds » et le racisme de tous les jours » sur Le Courrier des Balkans, 26 octobre 2013
  9. 9,0 9,1 9,2 et 9,3 Zlejko Jovanovic, « Maria est rom, elle va donc redevenir invisible » sur Courrier international.com, 30 octobre 2013 ; traduit de ((en))« Maria is Roma – so now she will become invisible once more » sur The Guardian.com, 28-29 octobre 2013
  10. ((fr))Liberation.fr« Ange blond et noirs démons ». Libération3 novembre 2013.
  11. 11,0 11,1 et 11,2 Emanuela Ignatoiu-Sora, « Pourquoi les affaires des « anges blonds » réveillent malencontreusement les préjugés sur les Roms, voleurs d'enfants » sur Atlantico, 24 octobre 2013
  12. 12,0 et 12,1 Erreur Lua dans package.lua à la ligne 80 : module 'Module:Biblio/Article' not found.
  13. Dan Bilefsky (en)Modèle:Lien/catégorisation exprime la crainte qui se répand parmi les Roms dispersés à travers l'Europe, de se voir enlever leurs enfants sans autre raison que leur identité culturelle ou la couleur de leur peau

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