Bruxelles : plusieurs parlementaires européens et flamands interpellés lors d'une manifestation interdite

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Publié le 14 septembre 2007
Plusieurs parlementaires européens et flamands ont été interpelés lors d'une manifestation interdite par le Bourgmestre de la ville de Bruxelles, Freddy Thielemans. Les faits se sont produits mardi 11 septembre 2007, date anniversaire des attentats lancés par Al Qaïda contre les États-Unis.

Cette manifestation devait se dérouler devant le Conseil de l'Europe et entendait dénoncer l'islamisation de l'Europe. Devant regrouper plusieurs partis de la mouvance nationaliste, elle avait été interdite le mois dernier par le bourgmestre socialiste de la commune de Bruxelles. Selon l'intéressé, cette manifestation « d'extrême droite » incitait à la haine, puis il a mis en avant la menace sur l'ordre public, le cortège devant traverser des quartiers à forte concentration immigrée.

C'est donc un important dispositif policier qui a été mis en place le jour de la manifestation. Les manifestants qui ont bravé l'interdiction se sont heurtés aux forces de l'ordre, lesquelles ont procédé à 154 interpellations administratives. Parmi les interpellés, se trouvaient plusieurs députés européens ainsi que des parlementaires flamands.

Parmi les députés européens, Frank Vanhecke, président du Vlaams Belang, Carl Lang du Front national français, Mario Borghezio de la Ligue du Nord ont été interpellés voire ceinturés comme cela a été de même pour Filip Dewinter ancien dirigeant du parti séparatiste flamand.

Les députés européens français et italiens interpellés ont protesté auprès de leurs ambassades respectives puis ont dénoncé l'atteinte faite aux droits des parlementaires. Ces derniers ont été relâchés en fin d'après-midi vers 18 heures.

Indignation des manifestants

Les manifestants ont manifesté leur indignation en multipliant les déclarations. « Les gouvernements ne veulent rien faire contre l'islamisation de l'Europe, phénomène mortel pour notre civilisation. Leur seule initiative, c'est de réprimer ceux qui s'y opposent », a notamment lancé Michel Hubeau membre du bureau politique du Front national présent à la manifestation.

Au Vlaams Belang, les responsables ne décolèrent pas. Selon Hugo Coveliers, membre du parti flamand, « Les membres de la police étaient clairement composées de membres de confiance du bourgmestre socialiste. Et ils n'ont pas pris de gants. Et ils ont pris Filip Dewinter, durant une interview, et l'ont mis à terre. Ils ont mis aussi Vanhecke à terre. J'ai aussi vu des gens bloqués avec des genoux dans le ventre. Ce qu'on apprend à l'école de police. (…) Bien sûr que c'est la police qui a commencé. Il y avait ici quelques personnes avec des pancartes contre l'islamisation. Pourquoi ne pas les laisser faire ? Aux USA, devant le siège de l'ONU, il y a tous les jours des personnes qui manifestent. La police les laisse faire. Mais ici, dans ce pays, dans cette ville dirigée par un bourgmestre socialiste, cela ne se peut pas ».

De son côté, le parlementaire français Carl Lang, membre du Front national, a dénoncé la « violence policière ». Selon lui, la manifestation étaient pacifiques. Il a également fustigé l'attitude des autorités bruxelloises.

Justification de la part des autorités et du Conseil de l'Europe

Les autorités bruxelloises et le Conseil de l'Europe ont justifié l'action policière en qualifiant la manifestation comme « honteuse démonstration de sectarisme et d'intolérance », par la voix du secrétaire général du Conseil de l'Europe Terry Davis. Il a notamment ajouté que la liberté de réunion et d'expression pouvait « être restreinte pour protéger les droits et libertés d'autres citoyens, y compris la liberté de pensée, de conscience et de religion ».

Selon La Libre Belgique, les milieux du renseignement leur ont fait savoir qu'il « y a un fort dégonflement, c'est évident, mais les “services”, belge et étrangers, ont détecté des projets de voyage à Bruxelles de groupes extrémistes de droite au départ du Danemark et d'au moins un autre pays scandinave ainsi que du Royaume-Uni, ça on le savait d'emblée, mais aussi de Tchéquie, de Hongrie et de Pologne. ».

Sources