Allemagne : Edmund Stoiber (CSU) annonce son retrait progressif de la vie politique

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Edmund Stoiber, le 13 septembre 2005, à Würzburg

Publié le 18 janvier 2007
Edmund Stoiber, président de la Christlich-Soziale Union in Bayern (CSU, « Union chrétienne-sociale en Bavière ») et ministre-président de l'État libre de Bavière, a confirmé, jeudi 18 janvier 2007, son retrait progressif de la vie politique allemande.

M. Stoiber devrait dans un premier temps démissionner de la présidence de la CSU au mois de septembre et, dans la foulée, de ses fonctions de ministre-président du Land de Bavière, le 30 septembre. Dans un second temps, il entend également ne pas solliciter le renouvellement de son mandat de député au parlement régional lors des élections législatives, prévues pour le mois de septembre 2008.

La succession de M. Stoiber devrait se régler par une dyarchie, selon l'hypothèse actuellement la plus probable :

  • Erwin Huber, actuel ministre bavarois de l'Économie, des Infrastructures, des Transports et des Technologies, prendrait la présidence du parti,
  • tandis que Günter Beckstein, actuel ministre bavarois de l'Intérieur, deviendrait ministre-président du Land après les élections régionales (dans l'hypothèse d'une nouvelle victoire de la CSU).

M. Stoiber, âgé de 65 ans, dirigeait le gouvernement bavarois depuis le 28 mai 1993, date à laquelle il avait succédé à Max Streibl. Il avait précédemment occupé les fonctions de ministre bavarois de l'Intérieur, de 1988 à 1993

Il avait pris la tête de la CSU en 1999, succédant à Thomas Waigel.

Edmund Stoiber avait manqué de peu, en 2002, devenir chancelier fédéral, mais le décempte final des voix avait accordé une faible marge au chancelier sortant social-démocrate Gerhard Schröder, qui avait gouverné jusqu'à l'entrée en fonctions du gouvernement de grande coalition CDU-CSU-SPD d'Angela Merkel, en novembre 2005.

Il paraissait entendu, jusqu'au mois dernier, que M. Stoiber entendait se succéder à lui-même tant à la tête du parti qu'à celle du gouvernement régional, mais sa popularité était en chute libre depuis sa mise en cause publique par Gabrielle Pauli, élue de la CSU, qui accusait M. Stoiber de l'avoir fait espionner par un de ses collaborateurs. De fait, un récent sondage d'opinion tendait à montrer que 69 % des Bavarois ne souhaitaient plus que M. Stoiber s'engage, comme il le souhaitait, pour un nouveau mandat qui l'aurait conduit jusqu'en 2013.

L'annonce faite par M. Stoiber constitue une demi-surprise puisque, à la suite d'un séminaire des députés de la CSU au Landtag de Bavière, réunis dans la nuit du 16 au 17 janvier à Wildbad Kreuth, il semblait que le ministre-président ait obtenu de ses troupes une sorte de sursis qui lui aurait par exemple permis d'entamer un nouveau mandat tout en passant rapidement le relais à un ou plusieurs hommes neufs.

La lassitude apparente des Bavarois peut aussi s'expliquer par l'attitude observée par le chef de la CSU, depuis son fief bavarois, à l'encontre du gouvernement fédéral. Il avait été convenu, lors des négociations tripartites de formation de la « grande coalition », en octobre 2005, que M. Stoiber occuperait le ministère fédéral de l'Économie. Mais, moins de deux semaines après l'annonce de sa future nomination, Edmund Stoiber avait fait savoir qu'il renonçait à tout poste au sein du gouvernement fédéral pour se consacrer à ses mandats bavarois. Depuis lors, il s'était montré un « allié » particulièrement embarrassant pour Angela Merkel, étant accusé par certains de ses partenaires de constituer un frein aux velléités de réformes, notamment en matière de protection sociale.

Auparavant, il avait également décliné, en février 2004, la proposition de Jacques Chirac, président de la République française (avec l'assentiment du chancelier fédéral Gerhard Schröder), de soutien à son éventuelle candidature à la tête de la Commission européenne, fonction qui était finalement échue au Portugais José Manuel Barroso.

Sources

Sources germanophones
Sources anglophones
Source francophone