Énergie : la fusion froide devient une production commerciale

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Publié le 18 avril 2011
Une nouvelle technologie de production d'énergie par la fusion froide de nickel et d'hydrogène arrive en production commerciale en 2011[1], après une phase de recherche depuis 1994, au département de physique de l'université de Bologne[2]. Pour chaque atome qui réagit par fusion froide, la quantité d'énergie est 10 000 fois plus forte que pour la combustion chimique, et 10 000 fois plus faible que dans les réacteurs atomiques classiques et dans les bombes atomiques.

En janvier 2011, le professeur Sergio Focardi et l'ingénieur Andrea A. Rossi ont montré et testé publiquement un générateur thermique basé sur la fusion froide du nickel et de l'hydrogène vers du cuivre, nommé E-cat (qui signifie « Energy Catalyzers » ou « catalyseur d'énergie ») [1]. Une télévision italienne a diffusé cette information[3].

Dans sa version de base, l'appareil E-cat constitue un module qui consomme 500 W d'électricité et fournit 10 kW thermiques à un circuit d'eau[4]. Cette puissance de base assure un bon équilibre entre la fiabilité, la sécurité et l'efficacité opérationnelle[5]. Il nécessite une recharge et une révision tous les six mois. Les usages prévus sont aussi bien domestiques qu'industriels. Lors de la mise en marche, la température monte à 104 °C en 30 mn, et lors de l'arrêt la production d'énergie diminue et s'arrête en 30 mn environ. Cette innovation est protégée par un brevet[6].

La première étape industrielle est la réalisation, à Athènes en octobre 2011, d'une production d'un mégawatt thermique par combinaison de 100 modules de base. Un générateur d'électricité est en projet. Le coût de cette production d'électricité serait d'environ 0,01 €/kWh, et pour l'énergie thermique d'environ 0,003 €/kWh, soit 10 fois moins que pour les autres moyens de productions. L'investissement serait d'environ 2 000 euros par kW, soit 20 000 € environ par E-cat[5].

Une entreprise italienne[7] organise l'industrialisation et la commercialisation du E-cat. Deux entreprises commercialiseront les E-cat aux USA et l'entreprise grecque Defkalion Green Technologies[8] assurera la commercialisation exclusive en Grèce et sans exclusivité dans le reste du monde. Andrea Rossi assure le développement technique[9]. La production de masse est prévue pour fin 2011.

Le réacteur comporte un tube contenant de la poudre de nickel, de granularité nanométrique à micrométrique, avec un catalyseur, fortement compactée, dans laquelle on injecte de l'hydrogène sous une pression de 2 à 20 bar, qui provient d'un réservoir incorporé au E-cat. La réaction se produit à une température de 150 °C à 500 °C[6]. Elle est régulée par l'apport d'hydrogène. L'hydrogène doit être sans deutérium (hydrogène lourd), qui arrête la réaction[1].

La réaction produit des rayonnements alpha et gamma, mais dans la version commerciale, un blindage de plomb de 50 kg les arrête et l'appareil en fonctionnement n'émet ni neutrons ni protons. Quelques heures après l'arrêt, il n'y a plus de rayonnement ni de déchets radioactifs, même au centre du réacteur[5]. L'étude du rayonnement et des isotopes de cuivre continue[1],[10],[5].

Les 100 g de nickel d'un équipement E-cat sont recyclés tous les 6 mois. La consommation de ce métal est donc très faible, si toute l'énergie consommée par les humains était produite ainsi, un pourcentage infime de l'extraction annuelle de nickel y suffirait. Le nickel est abondant sur Terre et n'est pas cher, mais il est toxique, surtout en poudre, et ceci doit être fait par des professionnels. Pour des amateurs qui voudraient essayer, le risque d'explosion est bien réel aussi et seuls des spécialistes de ces technologies savent l'éviter[5]. Le E-cat est entièrement recyclable après une durée de vie de 15 à 20 ans, le nickel l'est à 90 %[4].

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 et 1,3 ((en)) Professor Sergio Focardi and Eng. Andrea A. Rossi, Cold Fusion getting hot with 10kw heater prepping for market, département de physique de l'université de Bologne, Italie, 14 Janvier 2011, Pure Energy Systems News
  2. ((en)) S. Focardi and A. Rossi, A new energy source from nuclear fusion, département de physique de l'université de Bologne, Italie, 22 mars 2010, Journal of Nuclear Physics
  3. ((en)) ((it)) Entreprise EON, energy catalyzer - Defkalion Green Technologies on NET tv HD, NET tv HD, Italie, 5 février 2011
  4. 4,0 et 4,1 ((en)) ROSSI Andrea, And here are 36 more questions - with Rossi's answers, 11 mars 2011
  5. 5,0 5,1 5,2 5,3 et 5,4 ((en)) ROSSI Andrea, E-cat inventor in live chat with the readers, 11 mars 2011
  6. 6,0 et 6,1 ((en)) ROSSI Andrea, Method and apparatus for carrying out highly efficient nickel and hydrogen exothermal reaction, Application No. PCT/IT2008/000532, 04 Aout 2008, propriétaire Pascucci Maddalena
  7. ((en)) ((it)) Entreprise EON, EON srl, site officiel en construction, Région de Bologne, Italie
  8. ((en)) ((el)) Defkalion Green Technologies S.A., Ny Teknik, Grèce, février 2011
  9. ((en)) Mats Lewan, Cold Fusion: Here's the Greek company building 1 MW, Ny Teknik, Grèce, 7 février 2011
  10. ((en)) Dr. Giuseppe Levi, Report on heat production during preliminary tests on the Rossi “Ni-H” reactor, université de Bologne, Pure Energy Systems News, 23 Janvier 2011